Retour sur 30 éditions du Festival...

qui ont marqué les esprits

Retrouvez sur ce site, la 18ème édition du Festival International de Théâtre de Rue d'Aurillac
18eme-Festival
18ème Festival International de Théâtre de Rue - Aurillac 2003 ©Abdoul Aziz Soumaïla

En 2003...

Acrobat, Annibal et ses Eléphants, Cacahuète, Compagnie des Quidams, Delices DADA, Générik Vapeur, Kumulus, L'Eléphant Vert, Les Piétons, L'Illustre Famille Burattini, L'Ombre des Ailes - Olivier Besson, Teatr Cogitatur, Teatro del Silencio, Théâtre Group', Trace(s) en Poudre, Trio Mineur, Tuig, Turak, Vernisseurs.
Affiche 2003
Affiche 2003 - d'après une illustration d'Henri Galeron ©Crapule Production

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FESTIVAL D'AURILLAC

Acrobat
Acrobat - "Acrobat"
©Jean-Pierre Estournet
annibal
Annibal et ses Eléphants
"La Bête"
©Olivier Chambrial

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generik
Générik Vapeur - "Pass'Partout - théâtre d'une rue"
©Olivier Chambrial - Création 2003 - Compagnie en résidence
delices dada
Delices DADA - "Indigènes" ©Olivier Chambrial
Création 2003 - Compagnie en résidence
l'elephant vert
L'Eléphant Vert - Faunèmes
©L'Elephant Vert
Cacahuete
Cacahuète - Market Platz, Le pays où la vie ne vaut rien ©Jean-Pierre Estournet - Création 2003

Question des encouragements aux lettres et aux arts

Personne plus que moi, messieurs, n'est pénétré de la nécessité, de l'urgente nécessité d'alléger le budget ; seulement, à mon avis, le remède à l'embarras de nos finances n'est pas dans quelques économies chétives et contestables ; ce remède serait, selon moi, plus haut et ailleurs : il serait dans une politique intelligente et rassurante, qui donnerait confiance à la France, qui ferait renaître l'ordre, le travail et le crédit, et qui permettrait de diminuer, de supprimer même les énormes dépenses spéciales qui résultent des embarras de la situation...

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Question des encouragements aux lettres et aux arts

Personne plus que moi, messieurs, n'est pénétré de la nécessité, de l'urgente nécessité d'alléger le budget ; seulement, à mon avis, le remède à l'embarras de nos finances n'est pas dans quelques économies chétives et contestables ; ce remède serait, selon moi, plus haut et ailleurs : il serait dans une politique intelligente et rassurante, qui donnerait confiance à la France, qui ferait renaître l'ordre, le travail et le crédit, et qui permettrait de diminuer, de supprimer même les énormes dépenses spéciales qui résultent des embarras de la situation. C'est là, messieurs, la véritable surcharge du budget, surcharge qui, si elle se prolongeait et s'aggravait encore, et si vous n’y preniez garde, pourrait, dans un temps donné, faire crouler l'édifice social. […]
J'ai déjà voté, et je continuerai de voter la plupart des réductions proposées, à l'exception de celles qui me paraîtraient tarir les sources mêmes de la vie publique et de celles qui, à côté d'une amélioration financière douteuse, me présenteraient une faute politique certaine.
C'est dans cette dernière catégorie que je range les réductions proposées par le comité des finances sur ce que j'appellerai le budget spécial des lettres, des sciences et des arts.[…]
Je dis, messieurs, que les réductions proposées sur le budget spécial des sciences, des lettres et des arts sont mauvaises doublement : elles son insignifiantes au point de vue financier, et nuisibles à tous les autres points de vue.
Insignifiantes au point de vue financier. Cela est d'une telle évidence, que c’est à peine si j’ose mettre sous les yeux de l’Assemblée le résultat d’un calcul de proportion que j’ai fait. Je ne voudrais pas éveiller le rire de l’Assemblée dans une question sérieuse ; cependant il m’est impossible de ne pas lui soumettre une comparaison bien triviale, bien vulgaire, mais qui a le mérite d'éclairer la question et de la rendre pour ainsi dire visible et palpable.
Que penseriez-vous, messieurs, d'un particulier qui aurait 1500 francs de revenus, qui consacrerait tous les ans à sa culture intellectuelle par les sciences, les lettres et les arts, une somme bien modeste, 5 francs, et qui, dans un jour de réforme, voudrait économiser sur son intelligence six sous ?
Voila, messieurs, la mesure exacte de l'économie proposée. Eh bien ! Ce que vous ne conseilleriez pas à un particulier, au dernier des habitants d'un pays civilisé, on peut le conseiller à la France.
Je viens de vous montrer à quel point l'économie serait petite ; je vais vous montrer maintenant combien le ravage serait grand. […] Ce système d'économies ébranle d'un seul coup tout cet ensemble d'institutions civilisatrices qui est, pour ainsi dire, la base du développement de la pensée française.
Et quel moment choisit-on ? C'est ici, à mon sens, la faute politique grave que je vous signalais en commençant : quel moment choisit-on pour mettre en question toutes ces institutions à la fois ? Le moment où elles sont plus nécessaires que jamais, le moment où, loin de les restreindre, il faudrait les étendre et les élargir.
Eh ! quel est, en effet, j'en appelle à vos consciences, j'en appelle à vos sentiments à tous, quel est le grand péril de la situation actuelle ? L'ignorance. L’ignorance plus encore que la misère.
L'ignorance qui nous déborde, qui nous assiège, qui nous investit de toutes parts. C'est à la faveur de l'ignorance que certaines doctrines fatales passent de l'esprit impitoyable des théoriciens dans le cerveau confus des multitudes. […] Et c'est dans un pareil moment, devant un pareil danger qu'on songerait à attaquer, à mutiler, à ébranler toutes ces institutions qui ont pour but spécial de poursuivre, de combattre, de détruire l'ignorance !
Sur ce point, j'en appelle, je le répète, au sentiment de l'Assemblée. Quoi ! d'un côté, la barbarie dans la rue, et de l'autre, le vandalisme dans le Gouvernement ! Messieurs, il n'y a pas que la prudence matérielle au monde, il y a autre chose que ce que j'appellerai la prudence brutale. Les précautions grossières, les moyens de force, les moyens de police ne sont pas, Dieu merci, le dernier mot des sociétés civilisées.
On pourvoit à l'éclairage des villes, on allume tous les soirs, et on fait très bien, des réverbères dans les carrefours, dans les places publiques ; quand donc comprendra-t-on que la nuit peut se faire aussi dans le monde moral, et qu'il faut allumer des flambeaux pour les esprits ? […]
Oui, messieurs, j'y insiste. Un mal moral, un mal moral profond nous travaille et nous tourmente. Ce mal moral, cela est étrange à dire, n'est autre chose que l'excès des tendances matérielles. Et bien, comment combattre le développement des tendances matérielles ? Par le développement des tendances intellectuelles ; il faut ôter au corps et donner à l'âme.
Quand je dis: Il faut ôter au corps et donner à l'âme, vous ne vous méprenez pas sur mon sentiment. Vous me comprenez tous ; je souhaite passionnément, comme chacun de vous, l’amélioration du sort matériel des classes souffrantes ; c'est là, selon moi, le grand, l'excellent progrès auquel nous devons tous tendre de tous nos vœux comme hommes et de tous nos efforts comme législateurs. […]
Eh bien, la grande erreur de notre temps a été de pencher, je dis plus, de courber l’esprit des hommes vers la recherche du bien-être matériel. […]
Il importe, messieurs, de remédier au mal ; il faut redresser pour ainsi dire l’esprit de l’homme ; il faut, et c'est à la grande mission spéciale du ministère de l'instruction publique, il faut relever l'esprit de l'homme, le tourner […] vers la conscience, vers le beau, vers le juste et le vrai, le désintéressé et le grand. C'est là, et seulement là, que vous trouverez la paix de l'homme avec lui-même, et par conséquent la paix de l'homme avec la société. Pour arriver à ce but, messieurs, que faudrait-il faire ? […] Il faudrait multiplier les écoles, les chaires, les bibliothèques, les musées, les théâtres, les librairies.
Il faudrait multiplier les maisons d'études, pour les enfants, les maisons de lecture pour les hommes, tous les établissements, tous les asiles où l'on médite, où l’on s'instruit, où l’on se recueille, où l'on apprend quelque chose, où l'on devient meilleur ; en un mot, il faudrait faire pénétrer de toutes parts la lumière dans l'esprit du peuple ; car c'est par les ténèbres qu'on le perd.
Ce résultat, vous l'aurez quand vous voudrez. Quand vous le voudrez, vous aurez en France un magnifique mouvement intellectuel ; ce mouvement vous l'avez déjà ; il ne s'agit que de l'utiliser et de le diriger ; il ne s'agit que de bien cultiver le sol. […]
L'époque où vous êtes est une époque riche et féconde ; ce ne sont pas, messieurs, les intelligences qui manquent, ce ne sont pas les talents, ce ne sont pas les grandes aptitudes ; ce qui manque, c’est l’impulsion sympathique, c’est l'encouragement enthousiaste d'un grand gouvernement. […]
Je voterai contre toutes les réductions que je viens de vous signaler et qui amoindriraient l'éclat utile des lettres, des arts et des sciences. Je ne dirai plus qu’un mot aux honorables auteurs du rapport. Vous êtes tombés dans une méprise regrettable ; vous avez cru faire une économie d'argent, c’est une économie de gloire que vous faites. Je la repousse pour la dignité de la France, je la repousse pour l'honneur de la République.

Discours à l'Assemblée Nationale
Victor Hugo
10 novembre 1848

Extrait des Oeuvres complètes de Victor Hugo, Actes et paroles 1 "Avant l'exil, 1841-1851"

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Burattini
L'illustre Famille Burattini - "Théâtre du Mélodrame" ©Olivier Chambrial - Création 2003 - Compagnie en résidence

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Compagnie des Quidams - "A ciel ouvert" ©Olivier Chambrial - Création 2003
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Kumulus - "Itinéraire sans fond(s)"
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L'Ombre des Ailes / Olivier Besson - "Une nuit de rêve" ©Olivier Chambrial
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Théâtre Group' - "La Jurassienne de réparation" ©Jean-Pierre Estournet

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Manifestation de droite ©Olivier Chambrial
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Trio Mineur - "La place du marché" ©Olivier Chambrial - Création 2003
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Teatr Cogitatur - Femina ©Jean-Pierre Estournet
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Turak - "Turak, les années pingouins - rétrospective" ©Olivier Chambrial - Création 2003 - Compagnie en résidence, Première en France
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Vernisseurs / Thierry Quitté - "Le Musée de Monsieur P." ©Jean-Pierre Estournet
teatro
Chantier de construction du Parapluie - Décembre 2003 ©Pierre Soissons

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